Quelle nuit! Et
comme avec la distance notre discussion me semble douce, deux adultes
allongés sur le plancher! Quelle nuit parfaite! Je jure que j'en sens
encore la chaleur. En fait ce qu'il avait fait avec Edith,
importait peu, je les épouse dans leur lit adultère, j'affirme de grand
cœur le droit qu'ont les hommes et les femmes à ces rares nuits de
tendresse, contre lesquelles les lois conspirent. Si seulement
je pouvais vivre cela en perspective. Comme les souvenirs de F. filent
rapidement, les nuits de camaraderie, les échelles que nous avons
escaladées, et le bonheur que procure la vue de ce simple mécanisme
humain. Comme les petitesse reviennent vite, et la plus ignoble des
formes de propriété, la tyrannie qui s'exerce sur deux pouces carrés de
chair humaine, le con d'une femme.
Léonard Cohen - Les perdants magnifiques
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