vendredi 1 février 2013

Le vrai de la chose

Ah, c’est pas sa chair qui m’est tout

Et suis pas qu’un grand cœur pour elle ;
Non, c’est d’aller faire les fous
Dans des histoires fraternelles


Oh ! vous m’entendez bien !

Oh ! vous savez comme on y vient ;
Oh ! vous savez parfaitement qu’il y a moyen,
Et comme on s’y attelle.


Lui défeuiller quel Tout je suis,

Et que ses yeux perdus m’en suivent !
Et puis un soir : « Tu m’as séduit
Pourtant » - et l’aimer toute vive.


Et s’aimer tour à tour

Au gras soleil des basses-cours
Et vers la lune et puis partout ! avec toujours
En nobles perspectives…


Oh, c’est pas seulement la chair,

Et c’est pas plus seulement l’âme
C’est l’esprit édénique et fier
D’être un peu l’homme avec la femme.


Jules Laforgue



(Travail sur les brouillons d'écrivain - mai 1985)

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