Ou bien
la morale n’a aucun sens, ou bien elle n’a rien d’autre à nous dire que
de ne pas être indigne de ce qui nous arrive. Saisir ce qui
arrive comme injuste et non mérité (c’est toujours la faute de
quelqu’un), voilà ce qui rend nos plaies répugnantes. Ce qui est
vraiment immoral, c’est toute l’utilisation des notions morales:
juste, injuste, mérite, faute.
Entre les cris de la douleur physique et les chants de la souffrance métaphysique, comment tracer son mince chemin stoïcien, qui consiste à être digne de ce qui arrive, à dégager quelque chose de gai et d’amoureux dans ce qui arrive, une lueur, une rencontre, un événement, une vitesse,
un devenir?
Entre les cris de la douleur physique et les chants de la souffrance métaphysique, comment tracer son mince chemin stoïcien, qui consiste à être digne de ce qui arrive, à dégager quelque chose de gai et d’amoureux dans ce qui arrive, une lueur, une rencontre, un événement, une vitesse,
un devenir?
Gilles Deleuze, Claire Parnet Dialogues
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