mardi 24 novembre 2009

Ethos # wikipedia

L’èthos (du grec ancien ἦθος / ễthos, pluriel ἤθη / ếthê) est un mot grec qui signifie le caractère, l’état d’âme, la disposition psychique.
Il s’écrit èthos (où « è » est la transcription de la lettre grecque êta), et ne doit pas être confondu avec le mot éthos (du grec ancien ἔθος / éthos, où « é » est la transcription d’epsilon) qui signifie la coutume, l’habitude.

Par exemple, la joie, le courage, la mollesse sont des èthè. Les èthè sont souvent considérés du point de vue moral.

Pour l’art rhétorique, l’èthos correspond à l'image que le locuteur donne de lui-même à travers son discours. Il s’agit essentiellement pour lui d’établir sa crédibilité par la mise en scène de qualités morales comme la bienveillance et la magnanimité. Par extension, tout acte (discursif ou non) qui contribue à rendre manifeste un tempérament ou des traits de caractère participe de l’èthos.

Pour les Grecs, les « arts » (μιμητικαὶ τέχναι / mimêtikaì tékhnai), comme la musique, la danse, les arts visuels, la tragédie ou la comédie imitent tous des èthè. C'est ce qu'explique Aristote dans la Poétique et dans la Politique, livre VIII.


L’èthos représente le style que doit prendre l’orateur pour capter l’attention et gagner la confiance de l’auditoire, pour se rendre crédible et sympathique. Il s'adresse à l'imagination de l'interlocuteur. Aristote définit le bon sens, la vertu et la bienveillance comme étant les éléments faciltant la confiance en l’orateur. On pourra y ajouter la franchise et la droiture. Tandis que le logos représente la logique, le raisonnement et le mode de construction de l’argumentation. Il s’adresse à l’esprit rationnel de l’interlocuteur et le pathos s’adresse à la sensibilité de l’auditoire (ses tendances, passions, désirs, sentiments, émotions...). L’orateur cherche à faire ressentir à l’auditoire des passions : la colère, l’amour, la pitié, l’émulation... De son côté, l’orateur ne doit pas se départir de son calme, de son rôle de sage. Èthos et pathos cherchent à séduire l’auditoire. Roland Barthes liait l’èthos à l’émetteur, le pathos au récepteur et le logos au message.

lundi 23 novembre 2009

Mais... chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre

Et que faudrait-il faire ? Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce, Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ? Non, merci. Dédier, comme tous ils le font, Des vers aux financiers ? se changer en bouffon Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre, Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ? Avoir un ventre usé par la marche ? une peau Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ? Exécuter des tours de souplesse dorsale ?... Non, merci. D'une main flatter la chèvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou, Et donneur de séné par désir de rhubarbe, Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ? Non, merci ! Se pousser de giron en giron, Devenir un petit grand homme dans un rond, Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci ! S'aller faire nommer pape par les conciles Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ? Non, merci ! Travailler à se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non, Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ? Etre terrorisé par de vagues gazettes, Et se dire sans cesse : "Oh, pourvu que je sois Dans les petits papiers du Mercure François ?"... Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême, Préférer faire une visite qu'un poème, Rédiger des placets, se faire présenter ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter, Rêver, rire, passer, être seul, être libre, Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, -ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard, Ne pas être obligé d'en rien rendre à César, Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite, Bref, dédaignant d'être le lierre parasite, Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse Plus précise, un aveu qui peut se confirmer, Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer; C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, Une communion ayant un goût de fleur, Une façon d'un peu se respirer le coeur, Et d'un peu se goûter au bord des lèvres, l'âme! 

Cyrano de Bergerac Edmond Rostand Acte III, Scène 7 

dimanche 22 novembre 2009

Survoler le remords (et on dirait du deleuze)(alors que c'est Sagan)

Je ne vais pas pousser plus loin l'esprit critique qui deviendrait très vite du masochisme. Or je ne suis pas masochiste, je suis tout sauf masochiste. Je n'ai pas de sentiment de culpabilité et je ne crois pas en avoir eu jamais. De là peut-être viennent l'élan et l'exaltation qui m'ont fait traverser ma vie comme une fusée qui aurait survolé le remords, les prises de conscience, les points qu'on gagne, etc., toute formule vous mettant brusquement en face de problème qui n'ont pas existé vraiment ou plutôt qui n'existent que par vous.

Françoise Sagan - derrière l'épaule

mercredi 4 novembre 2009

Dynamique de l'écho # laboratoire internet

"Heinz kohut a rappelé comment chacun doit confronte son narcissisme à l'épreuve de la réalité. chez chacun d'entre nous, le narcissisme est en effet investi dans des figures grandioses et inaccessibles, à la fois de soi et de l'autre. Un problème important de l'adolescence est de pouvoir relativiser ces figures. Les malades du narcissisme ne sot pas des personnes qui ont un problème d'égo excessif ou insuffisant, selon une problématique purement quantitative mais un narcissisme qualitativement perturbé: ils sont prisonnier d'une idéalisation paralysante de certains aspects d'eux-mêmes ou a contraire d'une idéalisation tyrannique de certains membres de l'entourage, placés par eux sur un piédestal inaccessible. Le grand mérite du travail de kohut a été de monter que c'est souvent l'absence d'approbation et d'échos à leur attente légitime qui a fixé ces personnes dans ces situations qu'il a appelé de "soi grandiose idéalisé" ou de "transfert idéalisé", ou de "transfert idéalisant". C'est cette dynamique de l'approbation et de l'écho qui est remise en chantier sur internet... "

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mardi 3 novembre 2009

Mendiant tout neuf

Pourtant je ne pensais pas tellement à mon avenir. (…) Je comptais simplement me laisser flotter un peu, prendre les choses heure par heure, et voir ce qui allait se passer. Lorsque j'en ai parlé à I-man, il a dit que j'étais en train de devenir un « mendiant tout neuf » et m'a lancé un sourire chaleureux. Pas de projets, pas de regrets, a-t-til déclaré. Grâce et hommage, ça suffit pou' chaque jou'. J'ai répondu ouais, mais je risquais d'avoir du mal à faire ça toute ma vie. Avoir des projets et des regrets, c'est une seconde nature chez moi.

Russell Bank Sous le règne de Bone.