vendredi 21 octobre 2011

Elargir l'horizon

"Breton n'a jamais lâché sur rien, ce qui est assez rare dans le siècle, qui a vu tant de démissions, refusant la médiocrité satisfaite dans tous les domaines qui caractérise notre monde...

Qu'il s'agisse de surréalisme ou d'autres parcours qui ne sont pas si différent, il s'agit d'une quête, il s'agit pour chaque être de trouver la singularité de ce qui le relie au monde, et tout est bon, tous les chemins sont bons, du moment que soient refusées les multiples formes d'asservissement et il s'agit toujours d'élargir l'horizon...

Autour de cette façon d'être au monde, le surréalisme, des gens se sont retrouvés dans une même constellation qui a permis à chacun d'aller plus loin en quête de lui-même...
L'asservissement est très souvent contagieux, heureusement que parfois ça se retourne complètement... Car heureusement la liberté aussi est contagieuse, donc si vous commencez à avoir autour de vous des gens qui commencent à respirer un peu mieux que les autres, ça aide..."

Annie Lebrun, un jour quelque part sur France culture

vendredi 14 octobre 2011

Fidèle sans être ridicule

"Elle me dit qu'elle vivait fidèle aux devoirs du mariage, sans être ridicule sur l'article de ne pas désespérer par la rigueur quelqu'un qui se déclarerait son amant et qui vaudrait la peine d'être écouté..."
(oh, la joie)
 Giacomo Casanova

vendredi 16 septembre 2011

Aimer et jouir, jouir et aimer, tour à tour

Dieu me garde ce platonisme, je condamne l'amour sans jouissance également que la jouissance sans amour. Je vous laisse maître de la conséquence.

Aimer et jouir, jouir et aimer, tour à tour.

Vous y êtes.


La jouissance et les désirs sont ce que l'homme a de plus rare mais ce ne sont pas vrais plaisirs dès le moment qu'on les sépare.

Giacomo Casanova - Journal

dimanche 24 avril 2011

Deux


D'abord l'amour traite une séparation ou une disjonction qui peut-être la simple différence entre deux personnes, avec leur subjectivité infinie. l'amour impose qu'on se confronte à deux figures, deux postures de représentation. Autrement dit, dans l'amour vous avez un premier élément qui est une séparation, une disjonction, une différence. Vous avez d'abord un Deux. Ensuite, précisément parce qu'il traite d'une disjonction, au moment où ce Deux va se mettre en scène comme tel et expérimenter le monde de façon neuve, il ne peut prendre qu'une forme hasardeuse et contingente. C'est ce qu'on appelle la rencontre. l'amour s'initie dans une rencontre et cette rencontre je lui donne le statut en quelque sorte métaphysique, d'évènement. De nombreux romans ont été consacrés à des cas où le Deux est particulièrement prononcé ou les amants n'appartiennent pas à la même classe, au même groupe au même clan. Ce côté diagonal de l'amour qui passe à travers les dualités les plus puissantes et les séparations les plus radicales est un élément tout à fait important. La rencontre entre deux différences est un événement, quelque chose de contingent, de surprenant. Cette surprise enclenche un processus qui est fondamentalement une expérience du monde. L'amour c'est une construction, c'est une vie qui se fait, non plus depuis le point de vue de l'Un mais du point de vue du Deux. C'est ce que j'appelle la scène du Deux.

Alain Badiou Eloge de l'amour.