lundi 30 avril 2012

La folie qui est pour l'autre

Ce que j'ai compris de l'homme avec Lacan, c'est que la qualité essentielle de l'homme c'est d'être fou. Si l'homme n'est pas fou, c'est qu'il n'est rien. Le problème c'est savoir comment il soigne sa folie, hein.... Si vous n'étiez pas folle, vous comprenez, comment voulez-vous que quelqu'un soit amoureux de vous ? Pas même vous, vous comprenez ? Ce qui ne veut pas dire que si vous ne savez pas être folle, on vous met pas à l'hôpital psychiatrique, les fous qu'on met à l'hôpital psychiatrique c'est ceux qui ratent leurs folie, l'important pour l'homme, c'est de réussir sa folie, et oui quoi ! Bon Lacan parle sérieusement, il dit mieux mais en réalité c'est comme ça. Enfin, madame, si vous n'êtes pas folle, vous êtes foutue, parce que vous n'aurez aucun accès à vous-même, ni vous pourrez rien donner de vous à l'autre, à l'être que vous aimez, que tout le monde sait que l'amour est une folie, mais c'est une folie, non seulement agréable, mais qui découvre précisément... L'amour c'est pas vous mettre à poil pour découvrir votre viande c'est découvrir votre être, vous ne pouvez pas vous découvrir ailleurs que dans la folie, mais dans la folie qui est pour l'autre, si vous n'êtes pas follement amoureuse d'un idiot comme moi ou n'importe qui, vous ne saurez jamais qui est-ce que vous êtes, bon, c'est clair là ?
C'est le destin de sa folie qui est l'essence de l'homme. Si on déni sa folie, c'est foutu, c'est zéro...
 

François Toskaies à Cécile Hamsy, radio