Et
cette façon que j'ai de m'ouvrir exagérément devant des inconnus
n'est pas seulement comme je l'ai cru longtemps, une faiblesse des
muscles constricteurs de l'âme, mais comme je n'ai en moi qu'une
seule chose, il me faut, ou bien rester verrouillé (c'est à dire me
taire ou bavarder) ou bien m'ouvrir et laisser voir mon unique
habitant. Finalement cette disposition psychique défectueuse
m'interdit tout échange – puisqu'elle ne peut aboutir qu'à des
malentendus ou à de fausses ententes. (…) Le fait qu'en dépit de
tous ces obstacles se sont développées avec quelques solitaires des
relations silencieuses, des relations qui n'exigent peut-être même
pas d'être entretenues parce qu'elle reposent sur la conscience
définitive de quelques grande réalité communes, me donnent un peu
plus d'assurance à l'endroit des humains
Rainer
Maria Rilke
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