lundi 21 novembre 2005

Ecriture flux

En écrivant, on donne toujours de l'écriture à ceux qui n'en ont pas, mais ceux-ci donnent à l'écriture un devenir sans lequel elle ne serait pas, sans lequel elle serait pure redondance au service des puissances établies.

Ecrire n'a pas d'autres fonction, être un flux qui se conjugue avec les autres flux, tous les devenirs-minoritaires du monde.

L'écriture rencontre toujours une minorité qui n'écrit pas et elle ne se charge pas d'écrire pour cette minorité, ni à sa place, ni à son propos mais il y a rencontre où chacun pousse l'autre, l'entraîne dans sa ligne de fuite, dans une déterritorialisation conjuguée, une double contamination.

Il y a des devenirs nègre dans l'écriture, des devenirs indiens, qui ne consistent pas à parler peau rouge ou petit-nègre. Il s'agit plutôt d'une rencontre entre deux règnes, un court-circuitage, une capture de code où chacun se détérritorialise.

Gilles Deleuze Claire Parnet Dialogues

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